Le terroir intelligent
Rachel Ducharme
En Abitibi-Témiscamingue, l’accessibilité aux aliments frais est particulièrement critique, comme dans la plupart des autres régions rurales du Québec. Bien que l’agriculture y soit un des principaux secteurs d’activités, la production alimentaire n’est pas très variée et les produits sont majoritairement exportés. Le système de distribution n’est simplement pas adapté au territoire, il n’y a pas de moyen de transformation ni d’entreposage des aliments, et un manque important de commerces de proximité. Le prix élevé des aliments est aussi conséquent de cette augmentation de transport. De plus, produire les fruits et légumes que l’on consomme a fait partie de la culture locale depuis des générations. Dans le système actuel, ces connaissances se perdent et la main-d’œuvre est insuffisante. Il faut donc réinventer le système de distribution en intégrant de nouvelles technologies ainsi que la participation de la communauté afin de faire perdurer les traditions et donner accès aux aliments frais de manière rentable et efficace.
On peut imaginer un système qui se diviserait en 5 pôles : le réseau, l’entreposage, l’achat, l’apport social et la gestion des matières organiques. De la production au compostage, le déploiement des technologies, sous forme de logiciels, de robots ou d’applications, permettrait d’optimiser et d’organiser la chaîne de distribution. La participation de la population serait ainsi favorisée et simplifiée. Les technologies pourraient soutenir les activités communautaires de manière à encourager les relations humaines, l’éducation et l’aide aux démunis. Chaque pôle ayant un champ d’activité différent, les infrastructures et espaces devront être pensés pour répondre au besoin de chacune des étapes. Ce système déployé à une échelle locale, donc dans chacune des MRC de l’Abitibi-Témiscamingue, permettrait d’être sensibilisé à la distribution des aliments aussi bien qu’à l’impact social dans les villages de la région.