Désert de neige, toundra arctique et vents glacials : le Nunavik est une région méconnue de l’extrême Nord québécois. Sur un territoire de 507 000 km2, à près de 1850 km de Montréal, se trouvent 14 petits villages inuits. Environ 14 000 personnes y résident et font face à des défis de taille au quotidien. Décrochage scolaire, difficultés d’accès à l’eau et à l’électricité, réseau informatique défaillant, insécurité alimentaire, crise du logement façonnent leur mode de vie. L’éloignement est le principal coupable de l’adversité à laquelle les sociétés nordiques font face. Considérant les préoccupations locales, quel avenir pouvons-nous imaginer pour ces communautés isolées ? Quelles solutions sont envisageables ? Il faut d’abord comprendre que lorsque les besoins de bases, comme avoir un logement ou des repas journaliers, ne sont pas comblés, il est presque impossible de pouvoir se projeter dans le futur et d’avoir la motivation de se développer dans une perspective durable. Ces communautés sont jeunes et dynamiques, mais ne sont actuellement pas dans un environnement assez stable et sain pour avoir l’énergie et la vision de s’investir dans leur communauté. Le développement durable et l’environnement sont des enjeux importants, mais ils passent rapidement au deuxième plan lorsqu’il est question de survie. À l’aide des acteurs locaux comme les minières et les institutions gouvernementales, il est possible de donner aux communautés les outils pour améliorer le système en place tout en promettant des opportunités pour le futur. Plusieurs études montrent que l’intégration des nouvelles technologies permet de stimuler l’intérêt pour l’éducation puisqu’elles engendrent une prise en charge de l’apprentissage et un sentiment d’indépendance et de validation. Cet état d’autodétermination est une valeur importante chez les Inuits, qui veulent souvent trouver eux-mêmes les solutions aux problèmes de leur communauté. Une opportunité de formation et d’intégration de technologies 4.0 pour des territoires éloignés comme celui du Nunavik pourrait engendrer un réel changement dans la qualité de vie des populations locales. En plus de motiver la nouvelle génération à s’éduquer et à s’impliquer au sein de leur communauté, cela propulserait aussi l’affranchissement face au Sud et une autosuffisance locale et durable. Le constat d’urgence dû aux besoins criants de cette région du Québec a été établi depuis des décennies. Cependant, la problématique est toujours bien présente et s’aggrave avec l’augmentation de la population et le réchauffement climatique. Il est primordial d’agir par le biais d’un effort commun puisque cette situation nous concerne tous. Ensemble, imaginons un futur inuit durable célébrant la culture et les valeurs locales.