POUR UNE ARCHÉOLOGIE DES TERRITOIRES POST-MINIERS
baptiste kauffmann
Dans un article récent sur la nécessité des ruines, le grand historien et archéologue français Alain Schnapp a déclaré que l'archéologie doit faire face aux ruines, et à toutes sortes de traces des civilisations et cultures humaines successives. Pour Schnapp, depuis la naissance de ce qu'on a appelé l'antiquarianisme (l'amour des antiquités), la préservation des reliques du passé est un impératif scientifique et moral, et l'histoire est la forme intellectuelle à travers laquelle une société rend compte de son propre passé.
En Abitibi-Témiscamingue, région qui a été le théâtre d'activités extractives intenses et prolongées, et qui est encore considérée comme une « région ressource », l'homme a laissé des traces et des vestiges nombreux, abandonnant derrière lui un paysage tourmenté à divers stades de ruine, et les sites miniers contaminés et pollués n'ont fait l'objet que récemment de tentatives de remise en état et de bonification.
D’un parc à résidus en passant par une fosse minière ou encore de la présence de leurs installations, les reliques de l’exploitation minière nous racontent une histoire, un moment de la vie industrielle du territoire, et les conséquences des actions humaines inconsidérées.
Le projet visera à développer une infrastructure architecturale, physique et virtuelle, à l'échelle territoriale pour promouvoir de nouvelles formes d’archéologie et de tourisme répondant aux défis de la commémoration et de la contemplation des ruines post-industrielles.